J’ai besoin de plus de temps
Quand les journées ne semblent pas avoir assez d’heures
On n’a pas le temps de tout faire et ça devient une source de stress
As-tu déjà eu la sensation d’être dans une course effrénée qui ne s’arrête jamais et que quoi que tu fasses, tu n’as jamais assez de temps ? Je suis certaine que tu as répondu « Oui ». En tout cas, je suis sûre que c’est le cas pour beaucoup d’entre nous, et personnellement, ça m’arrive parfois aussi.
Le fait est qu’on se dit qu’on n’a pas le temps de tout faire et que ça devient une source de stress. Au boulot, quelle que soit la vitesse à laquelle on avance, quelles que soient les heures supplémentaires qu’on s’impose, il y en a toujours plus. En effet, le travail ne finit jamais et il faut bien en avoir conscience, sous peine de se flageller à longueur de journée et de ne pas en dormir la nuit. Crois-moi, je sais de quoi je parle.
En tant que salariée, voire en tant que stagiaire, il y a plus d’une dizaine d’année, j’ai été dans des systèmes où la norme était de travailler de manière régulière au-delà de 20h, parfois jusqu’à 22h, minuit ou même 2h du matin, en bon petit soldat, sans pour autant récupérer le temps de repos nécessaire par la suite. Ce n’est pas normal ! J’en avais déjà conscience
bien avant de me lancer dans une carrière dans le conseil avec quelque questionnement sur ce choix parce que bien que mon intérêt pour ce métier soit avéré, l’idée de travailler un minimum de 60h par semaine (c’est ce qu’on nous disait en entretien) ne m’enchantait guère. J’aimais avoir le temps de me reposer, de flâner, de faire des choses en dehors du travail. À ma grande surprise, en discutant avec un certain nombre de camarades de promo, faisant le même choix, je n’étais pas la seule. Nous avons pourtant choisi de nous aliéner, du moins pendant un temps.
Je ne suis pas un robot, je ne suis pas une machine
Je me rappelle encore qu’en revenant à Dakar en 2014 dans l’entreprise où j’avais fait mon stage, lors de ma négociation de contrat, je précisais bien, qu’en dépit de mon professionnalisme, je n’avais nullement l’intention de sacrifier mes soirées et mes weekends.
Et lorsque j’entendais mon DG dire à des clients ou des partenaires « Adolé c’est une pro, je peux lui confier n’importe quoi, ça sera fait ; elle travaille beaucoup », je sentais une crispation en moi. C’était un compliment, sans en être un. C’est plutôt une attente déguisée en compliment, une incitation à adopter un comportement. Une voix en moi criait « Je ne suis pas un robot, je ne suis pas une machine
». Il m’en a fallu du courage pour être au clair sur ce que je ne voulais plus et poser mes limites. Je n’étais certes pas celle qui partait en premier du bureau (je n’avais pas de meeting politique ou de séance de sport en plein milieu de l’après-midi 😉), mais j’ai appris à dire « Non » aux délais irréalistes, « Non » à plus que ce que j’avais humainement la capacité de gérer, tout cela, planning à l’appui.
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Tant que tu gères effectivement les priorités et que les attentes mais aussi les engagements sont clairs, c’est le plus important
Alors, oui, il y avait toujours de tâches ad hoc à gérer, des demandes urgentes de la direction. Dans ce cas, la question qui se posait était celle de l’arbitrage entre ce qui était prévu et les nouvelles activités. Décision que j’évitais bien entendu de prendre toute seule, sous peine d’essuyer les pots cassés. Il est primordial lorsqu’un manager prends une décision qui impacte le planning et les objectifs de départ, qu’il soit conscient des conséquences de ces changements et qu’il les assume. Mais pour cela, c’est notre rôle de le sensibiliser. Autrement, nous courrons le risque soit de nous retrouver en situation de faute, soit de nous retrouver surmené.e.s et parfois les deux …
Oui, il arrivait qu’il y ait des urgences sur un projet et qu’il faille s’adapter et faire preuve de flexibilité pour la réussite du projet. J’étais au rendez-vous. Par contre, avec mon manager, on avait convenu de faire un suivi de ce type de situation et d’en tenir compte, notamment en termes de temps récupérable.
Les situations d’urgence, les situations où il faut donner un peu plus de sa personne, ça arrive.
Par contre, si c’est ça la norme dans une entreprise, il y’a un problème. Si c’est ça ton quotidien en tant que personne, il y’a un problème.
C’est pour cela qu’il faut être très clair sur :
- Ce qui est possible
- Les délais dans lesquels c’est possible
- Quelles sont les priorités
Tant que tu gères effectivement les priorités et que les attentes mais aussi les engagements sont clairs, c’est le plus important. Surtout n’oublie pas de communiquer et de donner de la visibilité de façon régulière. Savoir ce qui se passe permet de corriger ce qui nécessite de l’être aujourd’hui et demain.
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C’est important que tu saches où se trouvent tes priorités
Je me rappelle encore lorsque je suis passée d’un agenda dans lequel il y avait une multitude de tâches avec des créneaux parfois très courts dans mes journées à un agenda avec de gros blocs d’activité et un peu plus d’air. Mon N+1 de l’époque m’a fait la remarque suivante : « Avant quand je voyais ton agenda, ça me faisait peur. Maintenant, c’est un peu plus humain ». Effectivement mon attention était partout, mon focus était éparpillé. Mes priorités n’étaient pas assez claires et c’était épuisant, pour mon cerveau comme pour mon corps.
Tout ça pour te dire que c’est important que tu saches où se trouvent tes priorités et que tu consacres l’essentiel de ton temps à ces priorités.
C’est aussi valable lorsqu’il s’agit de gérer ta vie personnelle.
Il y’a toujours plus de choses à faire, mais la question que tu dois te poser, c’est qu’est ce qui est vraiment important pour toi et une fois que tu as ta réponse, ce sont à ces choses que tu dois consacrer ton temps.
Oui, il y aura du chaos ; oui certaines choses ne seront pas faites. Non, tout ne sera pas parfait. Et c’est OK. L’idée ici c’est de lâcher prise par rapport à notre besoin de tout maîtriser, de tout gérer et d’être au top. C’est impossible pour toute personne qui tient à sa santé physique et mentale. L’important, c’est de se focaliser sur ce qui est vraiment prioritaire et choisir, c’est renoncer
(ça fait peur à beaucoup d’entre nous mais c’est nécessaire).
Pour cela, il faut avoir pris le temps de réfléchir à ce qui compte réellement pour nous. Si tu te sens pressé.e par le temps et que tu te dis que tu n’as pas le temps de mener cette réflexion, je t’invite à nouveau à revoir tes priorités !
Qu’est ce qui est plus important, continuer à courir sans vraiment savoir où tu vas et ne pas suffisamment maîtriser ta cadence pour te donner les moyens d’arriver à bon port ou prendre le temps de t’arrêter pour t’assurer d’avancer dans la bonne direction et vérifier que ton équipement et ta cadence sont adaptés ?
Avoir davantage d’air
Si tu es déjà au clair sur tes priorités, c’est super. Maintenant, si ton planning est serré, tu ne risques pas de t’en sortir non plus. C’est important que tu acceptes de laisser quelques plages libres
pour prévoir des évènements comme :
- Les débordements de certaines activités (nous avons tendance à sous-estimer le temps nécessaire)
- Les demandes imprévues de ton manager (si tu en as un) ou celles des personnes qui partagent ta vie
- Des rendez-vous non planifiés
Tu as donc de la place pour l’imprévu et cela t’aide à te sentir moins prisonnier.e de ton planning et à avoir davantage d’air. Sans blague, tu auras moins souvent l’impression de suffoquer. Planifier tes pauses peut également te permettre de préserver ces moments dont tu as besoin pour recharger tes batteries.
Tu disposes de tout le temps du monde, à toi de savoir t’en servir à bon escient. Pour cela, il est important que tu apprennes à gérer ton focus et ton énergie, car ces deux facteurs déterminent ton succès et sont significativement plus critiques.
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